Votre PME industrielle doit impérativement se digitaliser pour survivre. Pourtant, attirer un Data Scientist ou un expert en cybersécurité au cœur de la Nouvelle-Aquitaine ou du Centre-Val de Loire ressemble à une mission impossible face à l’attractivité des startups parisiennes. Vous avez tenté de jouer sur leur terrain (baby-foot, télétravail hybride), sans succès. Et si vous arrêtiez de vous excuser d’être une industrie ? Ce n’est pas en imitant Google que vous gagnerez, mais en assumant pleinement ce que vous êtes : le moteur du monde réel. Voici comment transformer votre identité industrielle en un aimant à talents.
C’est le paradoxe cruel de l’Industrie 4.0.
D’un côté, vous avez des machines de pointe, des processus complexes et un besoin vital d’intelligence artificielle pour optimiser votre production. De l’autre, les profils capables de piloter cette transition (ingénieurs logiciels, experts data, architectes systèmes) semblent allergiques aux zones industrielles. Ils préfèrent s’entasser dans des open spaces urbains pour optimiser des taux de clics publicitaires ou développer des applications de livraison de repas.
Face à cela, la réaction classique du dirigeant industriel est souvent défensive. On tente de « faire jeune ». On rénove les bureaux, on parle de « start-up interne ». C’est une erreur stratégique.
Dans ce combat de David contre Goliath RH, votre fronde n’est pas le confort. C’est le Sens.
Soyons lucides un instant. Si votre argumentaire de recrutement repose sur le salaire, les tickets-restaurant ou la décoration des locaux, vous avez déjà perdu.
Une startup levée de fonds (SaaS, Fintech) pourra toujours offrir 20% de plus, des parts (BSPCE) et une vue sur les toits de la métropole. En essayant de copier leurs codes, l’industrie lourde ou de précision paraît « ringarde » ou « en retard ». C’est comme voir un banquier essayer de parler verlan : ça sonne faux.
Le talent tech que vous cherchez sait compter. S’il vient chez vous, à Figeac, à Pau ou à Bourges, ce n’est pas pour le package financier. Il cherche ce que la Silicon Valley ne peut plus lui offrir.
Il existe un phénomène grandissant chez les ingénieurs et développeurs seniors : la quête de tangibilité.
Après dix ans à coder des algorithmes invisibles pour des services impalpables, beaucoup ressentent un vide. À quoi sert mon code ? À faire scroller les gens plus longtemps ? À vendre des crédits à la consommation ?
C’est ici que l’industrie possède un avantage dévastateur : le Réel.
Dans vos usines, on transforme la matière. On forge, on assemble, on usine. Le code que va produire cet ingénieur ne va pas vivre dans un cloud éthéré ; il va piloter un bras robotique qui déplace des tonnes d’acier, ou optimiser la consommation énergétique d’un four à arc électrique.
L’argument choc : « Chez nous, ton code a un poids, une température et une conséquence physique immédiate. » Pour un esprit logique et scientifique, voir le résultat direct de son travail est une gratification dopaminergique bien supérieure à un tableau de bord KPI.
C’est particulièrement vrai pour les industries de la Défense, de l’Aéronautique ou de l’Énergie (le cœur de cible de sociétés comme Ventana ou Scrome).
Pendant longtemps, ces secteurs ont été timides, voire honteux, cachés derrière des termes techniques froids comme « mécanique de précision » ou « sous-traitance de rang 1 ».
Il est temps de changer de narratif. Le contexte géopolitique a changé. La souveraineté industrielle n’est plus un gros mot, c’est une urgence citoyenne.
Un jeune ingénieur peut hésiter à travailler pour « une usine d’armement ». Mais il n’hésitera pas à travailler pour « une entreprise qui garantit que nos pilotes de chasse reviennent en vie grâce à des optiques infaillibles ».
La différence ? La Vision.
Version technique (ennuyeuse) : « Nous sommes leaders dans la fonderie de carters en alliage léger. »
Version Vision (inspirante) : « Nous forgeons les pièces critiques qui protègent l’espace aérien européen. »
Le travail est le même. L’histoire que l’on se raconte le matin en se levant est radicalement différente.
C’est ici que la stratégie rejoint les RH. Vous ne pouvez pas inventer cette histoire lors de l’entretien d’embauche. Elle doit transpirer de chaque page de votre site web, de chaque post LinkedIn, de chaque prise de parole du dirigeant.
C’est le rôle du Compas Stratégique.
Chez Autour de l’Image, nous voyons trop d’industriels qui possèdent une expertise incroyable mais une vision étriquée de leur propre valeur. Le Compas n’est pas un exercice littéraire. C’est un outil de direction qui définit :
La Mission (Pourquoi on existe) : Au-delà de faire du profit, quel problème résolvons-nous pour la société ?
La Vision (Où on va) : Quel monde construisons-nous grâce à nos produits ?
Les Valeurs (Comment on se comporte) : Non pas des mots-clés (« Innovation », « Rigueur »), mais des principes d’action.
Quand ces trois éléments sont clairs, le recrutement change de nature. Vous ne cherchez plus un « Développeur C++ (H/F) ». Vous cherchez « Un architecte logiciel pour sécuriser la chaîne logistique de l’énergie française ».
Prenons une PME qui fabrique des vannes industrielles.
Sans Compas : Difficulté à recruter un ingénieur R&D. L’entreprise est vue comme « vieille industrie polluante ».
Avec Compas : L’entreprise se repositionne comme acteur clé de la transition énergétique (ses vannes évitent les fuites de méthane). Le poste devient : « Ingénieur R&D pour la décarbonation de l’industrie ».
Résultat : Elle attire des candidats motivés par l’écologie, prêts à quitter Paris pour avoir un impact réel.
La guerre des talents ne se gagne pas avec des armes que vous ne possédez pas (les millions des investisseurs). Elle se gagne avec ce que vous avez de plus précieux et d’inimitable : votre héritage, votre savoir-faire et l’utilité concrète de votre production.
Les talents d’aujourd’hui, qu’ils aient 25 ou 45 ans, cherchent une cause à servir. Ils veulent savoir pourquoi ils se lèvent.
Si vous êtes capable d’articuler une vision claire, où la technologie sert une finalité noble (protéger, nourrir, transporter, soigner), vous n’aurez plus besoin de surenchérir sur les salaires. Vous attirerez ceux qui veulent construire, pas juste coder.
Vous sentez que votre entreprise joue un rôle crucial dans son secteur, mais votre discours actuel ne reflète pas cette grandeur ?
Vos offres d’emploi attirent peu ou pas les bons profils ?
Le problème n’est pas votre industrie, c’est la clarté de votre cap.
Définissons ensemble votre Compas Stratégique. Nous vous aidons à extraire la « substance noble » de votre activité pour transformer votre vision dirigeante en un moteur d’attractivité irrésistible.